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C'est à moi que tu parles?


Dacres éditions - coll. Reflets de Dacres, Format : 12,5 * 19 cm, Livre broché 120 pages, 12€

La méta-communication au coeur du processus de médiation

Vous pensez être particulièrement intuitif car vous devinez les pensées de vos proches avant qu’ils ne les expriment ? Vous pensez avoir mûrement réfléchi les derniers achats que vous avez effectués sans avoir jamais succombé aux sirènes de la publicité ?

Ces croyances sont un leurre.Je vous rassure, ces pensées étaient les miennes avant d’entrer dans le monde de la méta-communication et de comprendre les rouages de notre communication.

En vente ici

11.06.2017

Le "je", une remède pour sortir de la crise?

Vous avez acceptez une médiation? Vous vous installez à la table du médiateur autour de laquelle est également installé la personne avec laquelle vous êtes en conflit?




Les choses semblent bien tourner. Lorsque vient votre tour de prendre la parole afin d'exposer votre vision du conflit et des circonstances de celui-ci, vous ouvrez la bouche et ne manquez pas d'indiquer au cours de vos explications que l'autre est à l'origine du problème, quand vous n'utilisez pas les pronoms "tu" ou "vous" , désignant l'autre pour expliquer votre ressenti, vos propres sentiments.

Stop!

Deux explications peuvent expliquer cela:
- soit votre médiateur ne vous a pas expressément indiqué qu'il était nécessaire de s'exprimer en son nom et pour son compte. Ce qu'il ne manquera pas de faire s'il entend de tels propos au cours de la conversation,
- soit vous ne parvenez pas à vous focaliser sur vos propres sentiments, ce qui vous incite alors à susciter une interaction avec l'autre médié.

Pourquoi est-il nécessaire de s'exprimer en employant la première personne du singulier et non les pronoms "tu" ou "vous"?

Leur emploi favorise la dispute, attise la colère de la personne avec laquelle vous êtes en conflit et vous éloigne de l'idée d'une éventuelle réconciliation.

L'usage du "tu" et du "vous" indique un report de nos propres frustrations, de nos inquiétudes sur l'autre. Il implique l'idée de responsabilisation de l'autre et de ce fait, permet à celui qui prend la parole de ne pas prendre la responsabilité de ses propres sentiments.

Or, si vous accusez l'autre, vous l'empêcher de vous écouter, vous placer une nouvelles distance entre vous et cette personne.

Mettez- vous à la place de l'autre deux secondes et placez-vous pour mieux comprendre, dans une situation qui évoque votre quotidien.

Votre conjoint sort pour effectuer une course. Il rentre une heure plus tard pour effectuer un achat basique qui lui prend habituelle trente minutes. Bien évidemment, vous n'avez pas reçu de coup de téléphone entre temps et êtes particulièrement inquiet lorsqu’enfin, il franchit le seuil de votre appartement.

"Tu es en retard", voilà ce qu'est souvent notre réaction. Le ton accusateur employé indique clairement le caractère hostile de ces propos. Il y a fort à parier que le ton des deux protagonistes va monter dans les minutes qui suivent, ce qui donnera lieu à une énième dispute, et peut-être même à une rupture du dialogue, à une fuite de votre interlocuteur.

Pourquoi ne pas prendre une bonne résolution pour cette nouvelle année?

En réalité, votre conjoint a affronté la foule du magasin, la queue. Concrètement, il n'y a rien que vous auriez pu lui reprocher. Peut-être a t'il croisé dans la rue une connaissance et pris le temps de parler, sans se rendre compte du temps qui filait. Rien de grave en somme. Le problème est né du fait que vous attendiez, sans nouvelles chez vous, en vous demandant si une mésaventure ne lui était pas arrivé.

Vos émotions vous sont personnelles et vous ne pourrez mettre un terme à vos inquiétudes, que si vous les assumez et les extériorisez. Dans le contexte précédent, il aurait fallu jouer franc jeu.

Lorsque votre conjoint rentre exprimer-vous en employant le "je". Je suis inquiète lorsque je n'ai pas de nouvelles. Vous ouvrez le dialogue, sans agresser l'autre. Celui-ci sera alors prêt à vous écouter et même à vous aider. 

Vous aurez alors le loisir de solliciter son aide afin de surmonter votre peur, votre angoisse. "Accepteras-tu de me téléphoner si cela se reproduisait? Je pense que cela me permettra de ne pas imaginer le pire."

Votre interlocuteur seras certainement dans de meilleures dispositions (et donc prêt à vous aider) si vous ne l'agressez pas et assumez véritablement toutes vos émotions.

Qu'en pensez-vous? Comptez-vous adopter cette technique de communication?


Image libre de droit, source pixabay.com


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